POÈME tortueux ou autres synonymes
L’hymne à la forêt
Regarde ces rameaux ployant sous le poids
Des bégonias en fleurs ; vois le difforme
Entrelacement des lianes qui rappelle
Les fils suspendus d’une araignée énorme ;
Vois ces troncs durs, les uns luisants
Les autres mats, les uns raides,
Les autres courbes, tordus, paraissant
En leur contorsions les ombres condamnées ;
Vois… Ce cri? ce tintement à ton oreille
De marteau en bigorne? ces gémissements?
Ces sanglots et ces longs éclats de rire,
Ici des sifflements, et de temps en temps des sylves, alouettes,
Glapissements et claquements?
Ce sont des oiseaux, ce sont des éperviers,
Ce sont des arpongas,
Ce sont des guaches et des toucans,
Se sont dans les grottes
Des insectes et reptiles…. Chant admirable!
Symphonie fantastique
Elle écoutait.
Qu’est ce que c’est? Et je lui expliquais l’hymne de la forêt.
Alberto de Oliveira (poète brésilien 1857-1937)