J'AI LU
« Je m’appelle Mamadou Traoré pour l’état civil, Loukoum pour la civilisation. J’ai sept ans pour la gynécologie et dix saisons pour l’Afrique. Et c’est pas toujours évident d’être un nègre immigré à Belleville.
D’abord il faut apprendre le français, qui a beaucoup de mot à rallonge, c’est très compliqué. C’est pas simple non plus quand tu aimes une vrai Blanche de Paris comme la Lolita qui est toujours habillée en princesse avec des nœuds bleus dans ses cheveux et des chaussures à fenêtre. Et puis quand les femmes de mon papa se mettent à bouffer de la libération féminine, tu sais plus qui est quoi, si c’est l’homme qui commande, si c’est la femme, et ta tête explose ! Mais c’est ça la France.
Mêlant le rire et l'émotion, c'est à travers lui toute une communauté riche en couleurs qui s'exprime, prise entre la nécessité de s'intégrer et celle de préserver ses racines.
Clémentine naît en 1863 dans un hameau du canton de Viverols aux limites du Puy-de-Dôme, de la Loire et de la Haute-Loire dans une famille paysanne très catholique. Son enfance est celle d'une petite montagnarde d'autrefois, avec travaux des champs et jours de foire, douces veillées et rudes hivers. Comme elle est de santé fragile, on la met en pension chez les sueurs du chef-lieu pour qu'elle puisse manger de la viande plus souvent. Fascinée par un voyage avec sa mère à Saint-Étienne, Lyon et Mâcon, elle décide plus tard de vivre en ville. Bonne chez un capitaine à Clermont, puis femme de chambre dans un hôtel à Châtel-Guyon, Clémentine découvre que la vie citadine n'est pas aussi belle qu'elle l'imaginait...
Un bon roman de terroir.
L'auteur, un curé de campagne, y narre la vie de sa mère dans le Massif Central.
Les personnages de ces douze nouvelles sont pleins d'espoirs futiles, ou de désespoir grave. Ils ne cherchent pas à changer le monde. Quoi qu'il leur arrive, ils n'ont rien à prouver. Ils ne sont pas héroïques. Simplement humains. On les croise tous les jours sans leur prêter attention, sans se rendre compte de la charge d'émotion qu'ils transportent et que révèle tout à coup la plume si juste d'Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle éclaire par ricochet nos propres existences.
12 tranches de vie qui se lisent d'une traite.